Avec mon cousin Arthur McBride
(Trad.
1840)
[Avec
mon cousin] un certain Arthur Mc Bride
[Un
jour en] bord de mer on était en balade
[Notez qu’il] faisait une journée belle et froide
Car c’était le matin de Noël
On
a tout en flânant rencontré le sergent
Recruteur
anglais, et son aide de camp
Qui
battait le tambour / installés devant
La
mer / qui chez nous est si belle
« Le bonjour à
vous » nous lança le sergent
« [Et de même] » répondit-on bien poliment
[Sans nulle] raillerie notre chemin passant
Par ce si beau matin de Noël
« Mes braves, nous dit-il, si vous vous engagez
[Dans votre] main je mets de suite dix guinées
Une couronne en plus pour sceller le marché
Au roi buvons et restons fidèles
Savez-vous
qu’un soldat mène la bonne vie
Il est toujours aimé d’une femme jolie
Il empoche un solde sans grève ni conflit
Son
sort est des plus enviables
Dans son bel uniforme il est toujours fringant
On peut voir qu’il est bien nourri et bien portant
[Quand
tant] de pauvres gens maigres sale’ et méchants
N’ont
qu’une soupe misérable »
« Cependant dit Arthur je n’s’rais pas si content
[Que l’on m’im]pose ce genre d’accoutrement
[Et si pour] la nuit j’en enfile un différent
Que le lendemain on me fouette
Sachez-que même s’il y a peu de monde ici
Nous prenons grand plaisir à notre compagnie
[Nous n’avons] aucune envie / de voir du pays
Grand merci pour cette offre honnête
Nous
ne désirons pas montrer notre vaillance
Ni
braver les dangers ni provoquer la chance
Vous
auriez tôt fait de / nous envoyer en France
[Où
ils sont] cinglés de la gâchette »
« Morbleu
dit le sergent je ne discute pas
Avec
ces deux vauriens qui se moquent de moi
Une
infamie de plus et croyez-le les gars
Je
m’en vais vous couper la tête »
Alors Arthur et moi, plus vite que l’éclair
Sans leur laisser le temps de tirer leurs rapières
Nous avons fait voler / nos gourdins dans l’air
En leur conseillant la prudence
Leurs vieille’ épées rouillées pendant à leur coté
Par trente pieds de fond on les a envoyées
Arthur McBride leur dit « Allez donc les chercher
Et bien le bonjour à la France »
Pour
en finir gaiement avec ces fantassins
Nous
leur demandâmes s’ils n’avaient pas besoin
De
recrues qui enseignent à manier le gourdin,
En
leur souhaitant la journée belle !
[Avec]
/ [mon cousin un] certain Arthur Mc Bride
[Un
jour en] bord de mer on était en balade
[Notez qu’il] faisait une journée belle et froide
Car c’était le matin de Noël.